TIXIER Marine

De la référence au référentiel : identification des processus de formation du projet d’architecture, la réinterprétation des « modernes » comme outil d’analyse

Directeur de thèse : Clara SANDRINI
Laboratoire LRA – ENSA Toulouse – ED 327
Rencontres Doctorales – 2015
MOTS CLÉS : Enseignement du projet, Histoire, Architecture, Référence

RÉSUMÉ :
Aujourd’hui, l’enseignement de l’architecture est singulier face à un enseignement universitaire. Pour le définir nous nous appuierons sur la définition faite par Jean Louis Cohen ; il identifie trois points majeurs : transmission d’un savoir théorique, acquisition d’une expérience pratique, acquisition d’une conscience objective de la réalité des rapports sociaux. L’atelier de projet, forme historique indissociable de la conception apparaît comme un lieu de synthèse de l’acquisition de ces savoirs, savoir-faire et savoir-être.
Chaque école ou atelier dispose de modèles pédagogiques différents. Certaines formes d’enseignement semblent se retrouver d’une école à l’autre. En supposant qu’il existe des modèles d’enseignement nous chercheront à identifier des référentiels d’enseignement du projet d’architecture.
Alain Marchive, enseignant chercheur en sciences de l’éducation, définit la relation pédagogique sous 3 axes : « celui des savoirs en jeu et conditions de leur transmission (logique didactique) ; celui de l’appartenance culturelle et du poids des valeurs morales et des convictions personnelles (logique anthropologiques) […] celui des relations interpersonnelles et de l’organisation de la classe (logique pédagogique) ». Dans le but d’identifier un référentiel d’enseignement, nous supposerons qu’il est défini par un contenu méthodologique, par des systèmes de valeurs ainsi que des relations humaines. Nous proposons ici une analyse tripartite mettant en relation le savoir, l’enseignant et l’étudiant. Elle se structure autour de deux grands axes : la didactique attachée aux contenus disciplinaires et la pédagogie se référant aux méthodes. Notons qu’au travers de la didactique, une dimension anthropologique influe fortement sur les transmissions et réceptions du savoir.
Les écoles, malgré des champs disciplinaires imposés, sont très libres dans leurs programmes. On trouve néanmoins un élément de contenu et de transmission commun qui est la référence. Elle apparaît comme un outil de comparaison transversal. Son usage permet de catégoriser le rapport au savoir ainsi que l’échange entre enseignant et étudiant.

Dans un premier temps, au travers d’une analyse anaphorique des différentes périodes de l’enseignement de l’architecture nous tenterons de comprendre les méthodes et rapport au savoir existants. Puis au travers de cinq ateliers de projet issus des écoles de Bordeaux, Paris Belleville et Saint-Etienne, nous expliciterons la méthodologie mise en place en s’arrêtant sur deux temporalités essentielles du projet : la phase d’analyse générant les choix, et la phase de rendu incluant l’évaluation et la médiation.