ROSENBAUM Laura

Internationalisation des architectes : vecteur de transformation des projets

Directeur de thèse : Guy TAPIE
Laboratoire PAVE – ENSA Bordeaux – ED SP2
Rencontres Doctorales – 2015
MOTS CLÉS : Internationalisation, Architectes, Groupes professionnels, Dispositifs d’action, Pratiques de projets, Coopération, Export, Réseaux

RÉSUMÉ :
Notre thèse est consacrée à l’analyse des processus d’internationalisation des activités et des pratiques de certains architectes français. Ce sujet s’inscrit dans la lignée de travaux issus de la sociologie des professions, des groupes professionnels, et de la recherche architecturale et urbaine sur les thèmes des architectes… à l’international.
On propose d’interroger dans cette communication des conduites de projets dirigées par des architectes internationalisés dans des contextes différenciés, et répertoriés dans plusieurs groupes : humanitaire, institutionnel, entrepreneurial.
On cherche à comprendre quels sont les effets de l’internationalisation des architectes sur les pratiques de projets, partant de l’hypothèse que des processus d’internationalisation différenciés sont à l’œuvre au sein de la profession, et qu’ils sont particulièrement visibles dans l’analyse des dispositifs d’actions élaborés et pratiqués par les architectes des groupes identifiés. On mobilise ces processus comme des variables explicatives fortes des transformations des conduites de projets menées par les architectes pour adapter leur production à des contextes sociétaux changeants et mondialisés.
On enquête sur les processus de construction de projets d’architecture internationaux auprès de membres de l’association des Architectes Sans Frontières à Toulouse (humanitaires) qui opèrent dans des pays en voie de développement, d’architectes de l’Ecole de Chaillot qui coopèrent avec des pays européens et asiatiques sur des projets liés au patrimoine (institutionnels), et d’adhérents de l’agence de recrutement ArchiBat RH (entrepreneuriaux), familiers de la maîtrise d’œuvre à l’international, ou désireux de partir travailler à l’étranger.
Nos premiers résultats vont dans le sens d’une différenciation d’attitudes, de postures et d’identités des architectes face aux projets : le premier groupe base plutôt sa pratique sur des démarches civiques et participatives avec les populations locales, le second sur l’histoire, la politique, et l’analyse des sociétés étrangères, et le dernier sur les réseaux, les compétences et la renommée.
Nos conclusions montrent que l’internationalisation remet en cause et renouvelle les modes de construction des projets analysés. Dans le cas des Architectes Sans Frontières, le dispositif d’action participatif et l’éthique humanitaire orientent fortement la démarche de projet, à Chaillot une méthode traditionnelle s’applique quel que soit le territoire d’intervention, et pour les entrepreneuriaux le dispositif de délocalisation des activités permet aux architectes de construire à l’étranger ce qu’ils ne peuvent pas réaliser en France et de se forger une réputation à leur retour en France.
Les projets internationaux des architectes français sont croissants pour des raisons économiques, technologiques et politiques. L’analyse de leurs effets sur la profession, les professionnels, et l’observation directe des architectes internationalisés sont en chantier …