MOSCONI BONY Léa

Dynamiques réflexives entre le projet et la recherche. Retour sur deux cas.

Directeur de thèse : Jean-Louis VIOLEAU
Laboratoire ACS – ENSA Paris Malaquais – ED VTT 528
Rencontres Doctorales – 2015
MOTS CLÉS : Recherche, Projet, Expérimentation, Surélévation, Ecologie, Récit.

RÉSUMÉ :
S’il est important d’instaurer un travail de recherche dans le processus de projet, son intégration dans la recherche comme dispositif de travail semble moins évidente. La discipline architecturale porte un enjeu supplémentaire pour les chercheurs: au-delà de l’histoire, de la sociologie, de la politique et de la théorie, elle propose un autre biais pour être appréhendée, celui du projet. Plus qu’un fondement de travail pour les architectes praticiens, le projet peut aussi être un dispositif de recherche en architecture. Quel protocole établir pour penser l’intégration fructueuse du projet dans une recherche scientifique ? Comment les sphères de la pratique et de la recherche peuvent-elles créer des porosités pour engager des dynamiques réflexives enrichissantes pour les deux champs ? L’intégration du projet dans la recherche engage-t-elle une redéfinition de la recherche en architecture ?
L’hypothèse de cette communication est de trouver les modalités appropriées pour engager des dynamiques réflexives avec le processus de projet. Nous appuyons cette intervention sur l’étude de deux cas.
Nous avons mené durant deux ans, dans le cadre du programme IGNIS MUTAT RES au sein de l’équipe dirigée par Alena Prochazka une recherche intitulée « L’épiderme aérien des villes au regard de la question de l’énergie et des modes de vie. Learning from Chicago, Montréal, Paris ». Dans le pôle parisien du laboratoire Architecture Culture Société, Philippe Simon, Sabri Bendimérad et moi-même souhaitions à mi- recherche, questionner nos hypothèses de travail par le processus de projet. Nous avons travaillé avec quatre équipes d’architectes afin d’engager par un travail collectif une expérimentation projectuelle de notre recherche. Le projet a duré six mois au cours desquels nous avons instauré des dynamiques réflexives entre la recherche que nous menions par le projet avec les quatre équipes et la recherche que nous avancions avec les autres chercheurs d’IGNIS. Nous avons présenté ce travail de juillet à septembre 2014 à la Maison de l’architecture en Ile-de-France dans le cadre d’une exposition et d’un colloque.
Le second cas est issu du travail que je mène actuellement dans le cadre de mon doctorat intitulé « Emergence du récit écologiste dans le milieu des architectes. 1989-2011 : recosmiser l’architecture ». Dans une relation dynamique avec mes recherches, j’ai engagé un travail d’une autre nature pour tester par le projet mes hypothèses.
De la définition du programme au choix du site en passant par les questions constructives, la matérialité de l’architecture, les dispositifs architecturaux, le projet et mes recherches ont créé une relation dynamique et réflexive de sorte que ma recherche se trouve enrichie du processus de projet comme du projet lui-même. Et mon projet recouvre des champs et des questions qu’il n’aurait pas intégrés sans son imbrication à ma recherche. J’ai exposé ce travail dans la galerie des Beaux-Arts de Paris et dans la Galerie du Crous.
Nous présenterons dans la communication ces deux cas et nous ouvrirons sur les différentes modalités qui peuvent être mises en place pour engager une intégration riche du projet dans la recherche pour amorcer des dynamiques réflexives entre ces deux sphères