Architecture et urbanisme à Metz : Évolutions des grands projets municipaux au regard des acteurs de la construction durant les Trente Glorieuses
Directeurs de thèse : Hélène VACHER et Anne-Marie CHÂTELET
Laboratoire LHAC – ENSA Nancy – ED 411
Rencontres Doctorales – 2015
MOTS CLÉS : Architecture – Urbanisme – Politique – Ville – Rénovation urbaine –
Trente Glorieuses
RÉSUMÉ :
Le travail de thèse mené actuellement sous la direction d‘Hélène Vacher et d’Anne-Marie Châtelet a pour objet d’étude la ville de Metz entre 1940 et 1975, et ce à travers le prisme de la politique municipale en architecture et en urbanisme.
Dans une période où la construction est rendue nécessaire par la crise du logement et le baby-boom, la Ville porte son attention en priorité sur l’édification de lieux d’habitation mais également sur la construction de lieux d’enseignement. La question du renouvellement urbain prend également une place majeure, entraînant de nombreux débats qui vont poser clairement la question de l’insertion d’une architecture moderne dans une ville ancienne, débats auxquels vont être confrontés les différents acteurs de la construction. Le rapport entre architectes et hommes politiques occupe ainsi une place importante dans ce travail.
Préparer l’avenir pour faire face aux grandes mutations des Trente Glorieuses, tel est l’objectif affiché par la Ville de Metz en matière d’architecture et d’urbanisme.
Sur la base des comptes rendus des conseils municipaux de la ville lorraine et des archives de ses services techniques municipaux, un corpus de plus de 300 édifices a pu être mis en place et des questionnements ont émergé. Il s’agit ensuite de comprendre les processus de construction de la ville, par l’analyse d’une sélection d’acteurs et de projets phares, qui permettent d’écrire une histoire architecturale et urbaine de celle-ci.Comment se construit-elle ? Quelles sont les interactions entre les différents acteurs de la construction et quelles incidences peuvent-elles avoir ? Quelles sont les différentes étapes inhérentes à la conception des grands projets municipaux ?
Jean Dubuisson, acteur majeur de l’architecture des Trente Glorieuses à Metz et architecte conseil de la Ville, déclare que « s’il revient aux architectes de faire des propositions, c’est finalement aux politiques de prendre les décisions. » (LAVALOU Armelle, Jean Dubuisson par lui-même, Paris, Éd. du Linteau, 2008, p. 95.) Ainsi, l’architecte imagine et le politique décide, le tout créant la ville.
C’est ce jeu plus ou moins aisé entre ces deux mondes que j’essaie d’étudier, en tentant de comprendre les relations entre architecture et politique de la ville. Mais au-delà des seuls architectes et hommes politiques, on compte aussi tous les interlocuteurs qui participent au débat, à l’édification et plus largement à la vie de la ville. Ces divers acteurs de la construction ont une incidence sur les partis architecturaux pris par les grands projets municipaux.
La contribution que je me propose de faire lors de ces rencontres doctorales en architecture à Marseille vise donc à illustrer en quoi la maîtrise du projet architectural est dépendante d’un grand nombre d’acteurs et de facteurs, que l’architecte ne maîtrise pas seul. Le projet est donc principalement abordé dans la capacité qu’il a de réunir divers protagonistes et à évoluer sous l’impulsion de ceux-ci.