MARIOLLE Béatrice

Architecture au défi de la Subagglo
Le doctorat par VAE

Directeur de thèse : Thierry VERDIER
Laboratoire IPRAUS UMR AUSSER – ENSA Paris Belleville
Rencontres Doctorales – 2015
MOTS CLÉS : VAE écologie, Métropole,

RÉSUMÉ :
Jeune docteure, puisque j’ai soutenu en décembre 2014 mon doctorat par Validation des Acquis d’Expérience, chercheure expérimentée puisque j’appartiens à un laboratoire de recherche depuis plus de 15 années, architecte praticienne et enseignante titulaire, je souhaite prendre position pour une place importante du projet dans la recherche en architecture. J’entends par projet, toutes formes d’exploration spatiale permettant d’énoncer des hypothèses, d’apporter des connaissances, de développer des arguments et surtout de produire un savoir transmissible.
L’objet sur lequel s’appuie mon travail de recherche est celui de la ville européenne de la deuxième moitié du 20ème siècle, celle de la croissance, de la mobilité généralisée et des larges extensions territoriales. Je l’ai dénommée « subagglo » par opposition à l’agglo. Ce concept est le résultat d’un processus de réflexion posant la difficulté de définir, de représenter et de transformer ces territoires d’urbanisation dispersée. Il me fallait nommer pour prendre position parmi tous ceux qui les ont étudiés : étalée (Bochet et al. 2004), éparpillée (Bauer & Roux, 1976 ; Nancy, 1999), éclatée (Berger, 2004), émiettée (Charmes, 2011), diffusa (Secchi, Ingallina), extensive (Ascher 1995), Zwischenstadt ou entre-ville (Sieverts 2004), hyperville ou Nébuleuse urbaine helvétique (Corboz 1996).
Littéralement, la subagglo se trouve à l’extérieur de l’agglo mais elle impose une transformation complète de posture vis-à-vis de l’édifice, du paysage et de la géographie. Il s’agit d’une approche en termes de textures différenciées entre minéral et végétal, perméable et imperméable, où l’hétérogénéité et la complexité d’occupation du sol sont porteurs de nouvelles formes d’habiter le territoire.
Cette intervention propose de s’intéresser aux outils de projet convoqués pour mener ces recherches, qu’il s’agisse du travail mené avec des étudiants de Master en architecture ou d’explorations projectuelles de chercheurs.
On peut y voir deux dimensions : tout d’abord le projet a joué un rôle de dialogue avec des géographes, des sociologues ou des ethnographes impliqués dans la même recherche. En traduisant des hypothèses en explorations formelles, le projet s’est montré capable de questionner des hypothèses et d’en formuler d’autres. En spatialisant les questions, par des outils autres que l’écrit (dessin, vidéo, maquettes, 3D, cartes …), le projet a permis de construire du dialogue entre des disciplines, de relier ce qui est ordinairement dissocié (Reto Geiser 2008).
Mais le projet s’est aussi montré capable de se positionner au centre du processus d’enquêtes et d’investigations permettant la vérification, l’hypothèse, le débat, la performance, la validation, au même titre que l’écriture (Fraser 2013).
Cette intervention présentera quelques exemples d’outils mis en œuvre dans le cadre de recherches, notamment l’ANR FRUGAL à laquelle je participe en tant que responsable scientifique pour l’équipe IPRAUS, aux côtés d’équipes de recherche en géographie et en éco-ethnolographie.