LE MOUËLLIC Armelle

Une méta-recherche : La pratique opérationnelle du projet urbain au sein du laboratoire de Satoh Shigeru

Directeur de thèse : Catherine MAUMI
Laboratoire MHA-evt – ENSA Grenoble – ED 454
Rencontres Doctorales – 2015
MOTS CLÉS : Projet urbain, Japon, Enseignement, Participation

RÉSUMÉ :
La communication propose d’interroger la place du projet au sein d’un laboratoire de recherche. Quels types de projets sont mis en œuvre ? Comment participent-ils à élaborer une recherche scientifique ? Quels sont leurs relations avec la pédagogie ?
Pour cela, nous nous appuyons sur l’expérience du laboratoire d’Urban Design du Professeur Shigeru Satoh au sein du département d’architecture à l’université de Waseda au Japon. L’analyse s’intéresse aux processus de projets conduits par le laboratoire (étudiants et enseignants) élaborant des dispositifs participatifs locaux afin de préparer la communauté à un futur tremblement de terre. Ce processus prend la forme d’une série d’ateliers qui aboutissent à l’élaboration d’un scénario s’articulant autour d’archétypes pour la reconstruction du quartier.
L’analyse portant sur les outils du projet interroge aussi la production. Le projet est entendu ici comme le processus qui permet l’élaboration coopérative d’une vision partagée de la ville. Celle-ci va nourrir les politiques locales de la municipalité mais aussi les initiatives à l’échelle communautaire ou individuelle.
Nous proposons deux niveaux de lecture de ces processus de projet :
– l’analyse des outils et méthodes mis en place et testés par ceux-ci. Notre participation aux expérimentations et un travail d’analyse ont pu révéler et analyser ce qui permet, par exemple, le passage de la « prise en main » à la « prise de parole ». L’examen de ces processus ne doit pas oublier la production finale qui prend une forme particulière : le scénario.
– l’examen du projet comme lieu d’expérimentations participant d’une méthodologie de recherche scientifique.
La production est donc, aussi, d’ordre scientifique. Ainsi, l’inclusion de ces projets au sein d’un laboratoire de recherche nécessite un regard réflexif sur ces expériences. Plus que la publication de rapports de recherche, les étudiants de la licence au doctorat rédigent des mémoires et des thèses avec pour corpus les expérimentations menées. Cela permet, par exemple, de nourrir et d’interroger l’expertise que le laboratoire peut apporter sur la reconstruction suite au tsunami qui a touché les côtes du Tohoku en mars 2011. Par ailleurs, la forme que prend cette pratique opérationnelle est le résultat d’une histoire de l’enseignement du projet urbain au sein du département d’architecture de l’université de Waseda. Nous montrerons, ainsi, comment l’étude typo-morphologique et la préservation du tissu urbain traditionnel a conduit Shigeru Satoh à interroger comment mobiliser une communauté pour penser son territoire.
La communication propose de montrer comment s’articule le projet comme producteur de connaissances et moyen d’action sur un territoire et le projet comme élément de la recherche scientifique. Dans le cas présenté, l’objectif est d’assurer la participation d’une communauté à penser son environnement. La méthode présentée pour cette communication est celle développée dans le cadre de notre travail de thèse en architecture.