La fabrique ordinaire des territoires :
une expérience de médiation architecturale
Directeur de thèse : Clara SANDRINI
Laboratoire LRA – ENSA Toulouse – ED 327
Rencontres Doctorales – 2015
MOTS CLÉS : Médiation architecturale, Construction collective de la ville, Fabrique ordinaire des territoires, Complexes d’habitation modernes européens.
RÉSUMÉ :
Ce projet de thèse s’inscrit dans le cadre de l’évolution des lois sur la participation des habitants et sur les programmes de réhabilitation énergétique des complexes d’habitations modernes européens. Il pose la question de la reconnaissance des territoires ordinaires (façonnés par les habitants) pour les replacer dans une construction partagée des espaces urbains.
Mais la reconnaissance de la fabrication ordinaire des territoires au sein des complexes d’habitations modernes européens nous permet-elle de définir les modalités d’une construction collective de la ville ?
Nous nous appuyons sur l’hypothèse que l’observation des transformations spatiales et sociales des complexes d’habitations modernes nous permet de définir les modalités d’une fabrique ordinaire des territoires et de développer les outils d’une conception partagée de la ville.
L’enjeu de cette recherche est de positionner le docteur en architecture dans la production de la ville et de cerner ses domaines d’intervention et d’expertise par l’expérimentation de la médiation architecturale.
La mise en place des lois sur la participation des habitants aux projets urbains a coïncidé avec l’apparition de la médiation architecturale, entendue comme un dispositif d’aide scientifique à la décision politique. Elle interroge les projets urbains en cours et articule les différents collectifs d’acteurs en objectivant l’espace des dissensus.
Les études menées depuis 4 ans sur les transformations sociales et spatiales en Bulgarie après 1989 nous ont permis de participer à différents niveaux à la définition d’un programme de réhabilitation des logements construits pendant la période soviétique dans le microraïon de Mladost à Varna en Bulgarie. La médiation architecturale a permis d’objectiver les situations de disssensus et d’élaborer des moments de rassemblements qui ouvrent sur un partage du sensible et du sens des transformations architecturales et urbaines.
Le docteur en architecture sort ainsi de la posture traditionnelle du maître-d’œuvre pour gagner celle du scientifique dans la coordination d’une ou de plusieurs actions collectives. Cette position mouvante renverse la question « quelle est la place du projet dans la recherche ? » pour déterminer des niveaux de médiation architecturale qui participent aux projets (territoire, urbain et architectural). Elle ouvre vers de nouveaux domaines de compétences et positionne le docteur à l’articulation du projet et de la recherche.
Nous montrerons au travers des expériences menées sur le terrain bulgare quelles sont les formes et les outils de cette médiation architecturale et comment le doctorant en architecture peut se saisir de ces outils (ex : observation flottante, provocante, participante) pour apporter ses compétences scientifiques dans le cadre d’un projet territorial et urbain (stratégies urbaines) et ainsi coordonner les acteurs de la fabrication de la ville ordinaire pour en élaborer une image partagée.