La répétition dans les projets des grands ensembles, Toulouse
Directeur de thèse : Rémi PAPILLAULT
Laboratoire LRA – ENSA Toulouse – ED TESC
Rencontres Doctorales – 2015
MOTS CLÉS : Projet, Grand ensemble, Répétition, Série, Créativité, Echelles de répétition, Logiques de projet
RÉSUMÉ :
Dans les grands ensembles, les cellules sont répétées horizontalement puis verticalement dans des immeubles répétés dans des bandes elles-mêmes répétées dans des sous-ensembles ordonnés. En observant ainsi l’emboitement des échelles des séries dans les grands ensembles, nous constatons le mode scalaire et répétitif de leur conception.
Ce constat nous conduit à poser deux questions :
– Comment opère la répétition dans le projet des grands ensembles ?
La répétition est ici entendue comme la multiplication d’un même objet dans une seule et même œuvre ; elle produit une série et non un type.
– Comment la création y est-elle possible ?
Deux postulats cantonnent l’étude dans un contexte opératoire, historique, économique et social homogène et constant, la répétition est un paradigme du projet des logements collectifs et les projets des grands ensembles répondent à une même commande nationale de rendement social, « Un logement pour tous! », et de productivité, « Vite, beaucoup, pas cher ».
Ces postulats renvoient les origines de la série à la formation de l’habitation collective, antérieures à celle des grands ensembles et l’origine des grands ensembles à la massification de l’architecture après la deuxième guerre mondiale. Ces connaissances sont admises comme préalables à l’étude.
Pour comprendre comment la répétition opère dans le projet des grands ensembles nous devons connaître la démarche de conception des architectes, formés à la composition beaux-arts et confrontés à cette nouvelle architecture d’un logement collectif de masse. Pour reconstituer ce processus de conception, notre méthode articule analyse architecturale et répétition. Elle s’appuie sur une analogie entre les principes de la composition beaux-arts et les propriétés inhérentes à la répétition : une combinaison scalaire, des logiques de disposition et de distribution dans l’espace et l’ajustement de la forme de la série dans sa combinaison. Sur la base des dessins des permis de construire, considérés comme temps 0 du projet, nous étudions d’abord les configurations des séries dans les échelles de répétition et leurs logiques, celles imposées qui appartiennent au contexte, et celles choisies, qui appartiennent au dessein de l’architecte et constituent la part de la création. Puis nous analysons l’ajustement de ces séries, de leurs conjugaisons selon des variables structurelles et de distribution. Des arborescences dessinent les cheminements possibles dans le processus de projet.
La lecture de la répétition dans chacun des projets nécessite un code d’écriture généralisé adapté à l’analyse architecturale, le dessin d’architecture. Notre recherche trouve ses futurs développements dans des protocoles d’étude de logements collectifs, dans des réhabilitations, comme méthode de mémorisation des opérations à démolir et matière d’un enseignement de l’histoire et de la théorie et du projet de logements collectifs.