TRANS-RURAL LAB

ENSA PARIS VAL-DE-SEINE

Enseignants

Edith Akiki (Sciences et techniques pour l’architecture) Emmanuelle Bouyer (Art et théorie de la représentation), Dominique Cornaert, Alain Guiheux & Catherine Rannou (Théories et pratiques de la conception architecturale et urbaine)

Partenaires

Fondation CARASSO, CAUE 22, DDTM 22, CG22, Mairie de Caulnes, Lycée agricole de Caulnes, familles d'accueil des étudiants.

Objectifs

«L’intérêt (commun) n’existe pas au démarrage de l’action mais il émergera progressivement, par effet d’intéressement mutuel, au fur et à mesure de l’avancée des activités. Ce n’est donc ni un acquis, ni un préalable mais un construit. Le commun est quelque chose qui advient, qu’il s’agit collectivement de faire advenir, et de le faire en situation… »

(NICOLAS-LE STRAT Pascal, Agir en commun / agir le commun, www.le-commun.fr, extrait)

Trans-Rural Lab explore la problématique de la reconversion des friches agricoles issues de l’industrialisation de l’agriculture, à partir du cas concret de la Ville Gate, ancienne exploitation, propriété de la commune de Caulnes située dans les côtes d’Armor .

Que faire de ces constructions et installations polluées et polluantes ?..détruire, réhabiliter, réaffecter ou démonter ?

Les studios de projet de l’Ecole Paris-Val de Seine qui participent au programme partagent une attitude commune, centrée sur la notion d’Hyper-Situations.

Les Hyper-Situations sont les sites en tension, en situation critique, territoires d’invention et d’engagement des activités du futur immédiat. Elles sont les conditions d’émergence des nouveaux programmes et les scènes d’apparition des nouvelles pratiques des architectes. On y considère l’architecture comme dispositifs à produire des transformations, des effets sociaux, à inventer la vie. Les projets attendus sont expérimentaux, positifs et ouverts, proposant des logiques de vie et de transformation de l’espace.

A partir de ce socle commun, chaque studio développe une pratique autonome, qui met l’accent sur des thèmes de recherche et de projet qui lui sont propres.

Ne pas consommer de terres agricoles voire en restituer est une des conditions des projets. Il s’agit d’envisager des scenarii de transition, une programmation sur 20 ans minimum dans un contexte d’économie faible et incertaine. C’est l’occasion de réfléchir à l’autonomie énergétique et alimentaire des habitants.

En Licence 3, les enjeux et objectifs sont :

Expérimenter et comprendre de quelle façon la démarche et la production de l’architecte est transformée dans des situations de réemploi, et de projets collaboratifs.

Quelles sont les démarches contemporaines soutenables  pour un architecte dans des périodes troublées et instables ?

Comment travailler dans des économies faibles en France ?

Comment concevoir avec une communauté d’habitants et mettre en place un projet architectural aimé et habité ?

Développer une capacité à travailler en équipe

Mettre en place des stratégies programmatiques et spatiales basées sur les matériaux, le réemploi, les circuits courts, la collaboration avec des habitants identifiés.

Apprendre à représenter et transmettre par le dessin, l’image fixe et animée un projet d’architecture à des « non-architectes ».

Expérimenter par le chantier.et s’engager sur un territoire auprès d’habitants ‘réels’

En Master, l’objectif est :

Faire l’expérience du projet et de sa réalisation, par la pratique, pensé comme support de production du commun. Il s’agit d’imaginer, de concevoir et de permettre la réalisation, d’abord sous forme de prototypes mais aussi dans un temps plus long que celui du semestre sous forme pérenne, d’un projet capable de transformer le territoire étudié en « site actif », ou « site relationnel », c’est-à-dire un projet producteur ou démultiplicateur du « vivre ensemble ».

L’objectif est d’amener les étudiants à se confronter à la définition et à la représentation du détail.

Les hypothèses de travail sont:

            Faire avec, ou comme le résume Patrick Bouchain, «Consolider plutôt que réparer, réparer plutôt que restaurer, restaurer plutôt que refaire, refaire plutôt qu’embellir».

            Travailler en situation : l’hypothèse posée est que l’idée même de la pratique d’un lieu ne peut être séparée d’un projet et d’un processus,. Elle se donne à vivre, dans la construction de relations, d’échanges entre des individus ou des groupes d’individus et devient de fait une situation à éprouver.

L’expérimentation au service du commun

Déroulement

Trans-Rural Lab réunit plusieurs enseignements :

            Matières grises, studio de projet de licence 3, encadré par Catherine Rannou et Edith Akiki

            (Re) Construire, studio de master 1, encadré par Dominique Cornaert

            Territoires Sensibles, séminaire de master 1, animé par Emmanuelle Bouyer, Dominique Cornaert et Catherine Rannou

            Projeter/Hyper-situations, studio de master 2, encadré par Alain Guiheux et Catherine Rannou

Chaque semestre un nouveau groupe d’étudiants poursuit le travail déjà engagé, que ce soit au niveau de la programmation, des projets d’architecture, de la médiation avec les habitants.

Les studios s’organisent à partir du terrain…

Un Workshop commun d’immersion prend place au début du semestre, support de découverte du site et des habitants de Caulnes. Au programme : le relevé précis des installations et des bâtiments existants, la constitution d’une base de données graphique, un inventaire des ressources locales, savoirs et savoir-faire, une enquête programmatique…

L’ensemble des étudiants et des enseignants sont logés chez les habitants, ou au lycée agricole. Les repas sont collectifs et pris en charge par la commune en collaboration avec le lycée agricole et les producteurs locaux.

… et y reviennent

En fin de semestre, un second Workshop commun, de Restitution/Expérimentation, permet l’exposition in situ des projets, leur présentation publique aux habitants et aux élus municipaux. L’intervention d’architectes, ingénieurs ou artisans locaux offre un support technique pour l’expérimentation et la mise en place de chantiers collaboratifs. Pour la session 2016 : techniques de construction en terre crue, bauge et pisé ; et réalisation d ‘aménagements pionniers par du mobilier en douglas d’après les plans historiques de Gerrit Rietveld et d’Enzo Mari.

Ils cherchent à trouver ensemble une alternative optimiste. Et proposent des mutations à petite échelle, soutenables et réalisables, pour une société agricole en mutation brutale et profonde.

Les bâtiments futurs seront conçus et construits par les habitants et les étudiants déjà engagés sur le projet, accompagnés par des entreprises locales volontaires. Le CAUE 22, en la personne de Didier Pidoux paysagiste, et les écoles d’architecture de Bretagne et de Nantes sont également partenaires du projet. Le CAUE et des architectes déjà identifiés participeront à la mise au norme des projets, au fil de l’eau, afin de faire face aux exigences règlementaires. Le programme Nouveaux Commanditaires de la Fondation de France est un des modèles français ou des architectes y accompagnent des auteurs pour la mise en œuvre de leurs projets à l’occasion de dépôts de permis de construire ou d’accessibilité au public. Ici les auteurs seront les habitants et les étudiants.

Rural Studio (USA) est également le modèle de participation d’étudiants architectes à la construction d’un territoire.

Production

Des présentations, des visites, des installations sont effectuées pour transmettre aussi bien aux habitants, qu’aux futurs étudiants l’état d’avancement des projets, et aider l’ensemble de la communauté à la prise de décision. Les étudiants organisent l’ouverture du site aux visiteurs, réunions publiques, jurys publics et participent à des ateliers de construction (terre, aménagements « pionniers » en bois) Les modes de représentation, de communication au delà des plans et des maquettes empruntent librement des dispositifs propres à l’art, l’illustration, le dessin d’animation. Sont proposés des installations multimédia in situ, des maquettes, dessins, diagrammes de programmations, scénarios de reconstruction du site. Des présentations ont également lieu à l’occasion de portes ouvertes de l’école. Un échange à l’intérieur de l’école est également favorisée, et d’anciens étudiants de Trans-Rural Lab sont invités à venir expliquer leur projet.       
PHOTOS-PARIS-VALEDESEINE

A VENIR :
Publication de l’ouvrage : TRANS-RURAL LAB, agroalimentaire 3 2015/2016, ENSA Paris-Val de Seine.

Cursus

Licence 3, Master 1 ou 2

Site Web

http://www.hypersituations.org/

Publications

TRANS-RURAL LAB, agroalimentaire 2 2014/2015, ENSA Bretagne

TRANS-RURAL LAB, agroalimentaire 1 2013/2014, ENSA Bretagne

Carnets du Paysage n°29 du mois d’avril 2016, éditions actes sud. Article : « Eternity , ou les ruines contemporaines issues de l’ agroalimentaire breton » (C.Rannou & E.Hardy)

 

Contacts

catherine.rannou@paris-valdeseine.archi.fr