Mesures pour le projet

ENSA NANCY

Enseignants

Responsable Marie-josé CANONICA
Christophe AUBERTIN, Catherine BOULANGE, Pascal BREDA, Béatrice LAVILLE, Caroline LELOUP, Valéri LEMARQUIS, Jean-Philippe THOMAS, Aline TOUSSAINT, Françoise SCHATZ, Jean-François VAUDEVILLE, Christian VINCENT.

Partenaires

Objectifs

La résistance par le « terrain »

Depuis 2007, un collectif de 9 enseignants explore, avec les 120 étudiants de 2ième année du cycle licence de l’ENSA Nancy, la valeur référentielle que constitue le «terrain» dans l’apprentissage de la conception du projet architectural, paysager et urbain.

Etre à l’écart, c’est accepter que l’enseignement de projet, favorise, stimule une démarche non linéaire. Il est pratiqué comme une expérimentation qui ne s’appuie pas sur un découpage analytique de taches conduisant à l’édification mais se focalise sur certains aspects de la réalité rencontrée par l’architecte. C’est donc amener l’étudiant à savoir ce qu’il fait lorsqu’il le fait. C’est expliciter des points de vue pour nous conduire dans l’action à une culture de conception : par exemple c’est penser le site, support acquis dans la démarche de projet architecturale urbain et paysager comme un ordinaire extraordinaire.

Un ordinaire « extraordinaire »

Postulant que l’ordinaire est ce que nous avons sous les yeux mais que par habitude, nous ne le percevons pas, il devient, à partir du moment où nous essayons de le voir, de le mesurer, de le penser, «extraordinaire».( D’après l‘interview de Daniel Lorenzini à propos de son livre « Ethique et Politique de soi » aux Editions, emission des nouveaux chemins de la connaissance par Adèle Van Reeth )

L’ordinaire n’est pas ce qui est le plus connu mais est, au contraire, ce que nous ne connaissons pas parce qu’inexploité et même ce que nous voulons fuir.

Cet ordinaire pratique du terrain, de plus est lié, de façon insécable au désir de paysage, à la recherche du « beau paysage » comme la figure référentielle à viser ;

en quelque sorte le paysage, comme une image fixe, un lieu commun, aisé à décrire.

Résister à cela, c’est admettre un paysage en mouvement habité ou abandonné, protégé ou modeste, d’apparence négligeable mais en réalité complexe.

Son appréhension nécessite de voir plus loin, de quêter dans sa déconstruction / construction ce qui fait sens, de l’arpenter comme un espace palimpseste et gigogne.

C’est dans cet écart entre ce qui est sous nos yeux, et pourtant non perçu, que s’ancrent, se nourrissent nos procédures d’apprentissage que nous souhaitons heuristiques et même surprenantes.

L’ordinaire du terrain et son fond paysager sont observés dans l’action : on lève la topographie, on façonne la maquette, on trace la coupe et sa série, comme autant de procédures expérimentales qui agissent par collision, ajustement et épuisement.

Déroulement

L’enseignement du projet est émaillé d’exercices de figurations et de représentations qui dans leur confrontation montre l’épaisseur stratifiée du sol et révèle ses écarts extraordinaires. Figurer est déjà de l’ordre de la conception.

Le levé révélé implique l’œil à travers la mire et le corps dans l’espacement des piquets. La restitution en géométral comme en maquette interprète l’écart entre tracé et expérience du terrain.

La maquette figure du sensible questionne les composantes vues ou cachées du terrain, capte dans l’action de déconstruire/construire, ce qui fait sens. Outil de rigueur dans son élaboration, elle conjugue singularités rencontrées et globalité du site.

La figure de la coupe montre l’assise dans le terrain, les continuités visuelles, vérifie la cohérence constructive et ouvre surtout à la richesse de l’imaginaire. Elle creuse dans la distance des vues transversales, latérales, obliques, contigües, gigognes, induisant un déplacement qui ouvre à la narration.

Les conditions de l’enseignement, 120 étudiants, 9 enseignants multiplient des situations de confrontation : une série d’hypothèses expérimentent le site. Elles instaurent une distance, pour l’étudiant à son projet, pour l’enseignant à son commentaire, offrant un horizon critique plus ouvert.

C’est l’apprentissage d’une discipline de travail dont la figuration fait partie prenante, mais aussi de son jugement, comme objet de connaissance.

Activer la fabrication, expliciter la richesse de l’écart, sont des engagements prometteurs.

A VENIR

Production

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Cursus

L2

Site Web

Publications

L’enseignement du projet d’architecture, propos recueillis par Jean Francois Mabardi, octobre 1995, direction de l’architecture et de l’urbanisme.  Parcours d’obstacles, Marie-José Canonica et Françoise Schatz, p31.

Contacts

marie-jose.canonica@nancy.archi.fr