Enseignants
Marc VERDIER – MA Nancy – VT (en lien avec Vincent BRADEL - MA Nancy responsable du séminaire associé)
Partenaires
Réseau des Parc naturels régionaux de France (soutien de la Fédération des PNR de France, 9 PNR différents en 11 ans d’ateliers) + CAUE ponctuellement.
Objectifs
Les ateliers de projet « Hors les Murs » du cycle Master de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de NANCY ont été initiés en 2005, sous la double impulsion du Parc naturel régional du Massif des Bauges (Simon PAILLET, architecte) et de Marc VERDIER, enseignant dans le champ « Ville et Territoire », issu du réseau des CAUE.
Ces ateliers initiaient ainsi une volonté pédagogique de formation des jeunes architectes qui rejoignait alors des besoins issus de territoires. 11 éditions de nos ateliers viendront confirmer et affiner ces relations entre notre institution de formation et de recherche et des structures d’appui, de conseil, d’expérimentation et de projet dans les territoires (les Parcs, mais également les CAUE, voire ponctuellement les DDT…).
Onze années, de 2005 à 2016, qui auront vu à la fois l’activation de nouvelles façons de penser l’aménagement des territoires, des urgences de mutation des modes de pensée ou de faire (la loi SRU, Grenelle, mais également les enjeux d’énergie, le réchauffement climatique…) et des réformes et réorganisations des Ecoles d’Architecture (réforme LMD en 2007, montée en puissance de la recherche et mis en place du doctorat d’architecture, politique affirmée à Nancy de lien avec les acteurs territoriaux, liens étroits proposés entre ateliers de projets et séminaires de recherche dans le cycle Master, ouverture et nouvelles collaborations vers l’Université…).
LA RURALITÉ : UN TERRAIN PÉDAGOGIQUE PRÉCIEUX POUR LES ÉCOLES D’ARCHITECTURE
La ruralité est un lieu d’expérimentation et de projet pour les Parcs depuis 1967, pour les CAUE depuis 1977… mais est un sujet relativement peu présent dans les pédagogies des Écoles d’Architecture. Les écoles étant implantées systématiquement dans des pôles urbains, elles ont une tendance naturelle à exploiter leurs terrains de proximité pour exercer les compétences de leurs étudiants. La ville est ainsi convoquée en grande majorité comme support d’exercice de conception urbaine ou architecturale.
Explorer et exploiter des terrains pédagogiques plus lointains requiert à la fois une curiosité personnelle des enseignants mais également suppose des déplacements, parcours, immersions, impliquant une logistique d’organisation plus complexe à mettre en place dans les maquettes pédagogiques des écoles.
On assiste cependant dans de plus en plus d’écoles à un rééquilibrage de ces terrains d’étude et de projet (cf la montée en puissance du réseau Espace Rural & Projet Spatial rassemblant aujourd’hui plus de 10 écoles d’architecture entre autres) sans doute pour plusieurs raisons :
- la dynamique renouvelée des territoires ruraux qui, dans la mouvance de mise en place des SCoT, la maturité et le repositionnement des enjeux d’urbanisme et d’architecture (via des entrées paysage, ressources, patrimoines, énergie…) des Parcs, les recompositions des modes de gouvernance, interrogent de plus en plus leur capacité à être porteurs de visions et de projets,
- l’appétit culturel et intellectuel de nouvelles générations d’élus de petites communes, stimulées par les CAUE, les Parcs, les intercommunalités
- une capacité de mobilisation et de disponibilité auprès des jeunes étudiants ou chercheurs beaucoup plus simple à activer qu’en milieu urbain
- une complexité d’enjeux (milieux naturels potentiels de production, habitat, mobilités…) dont l’évidence semble plus facile à saisir et porteuse ici que dans la « ville ».
L’Université de façon générale, mais les Écoles d’Architecture en particulier doivent considérer la ruralité comme un espace d’invention, de recherche, de créativité… d’abord parce qu’elle l’a été souvent déjà, qu’elle l’est nécessairement en détenant une part importante des ressources indispensables au monde de demain et qu’elle est déficitaire en recherche et en projets dans les domaines de l’architecture.
Déroulement
RENOUVELER LA PÉDAGOGIE DE L’ARCHITECTURE DANS LES ÉCOLES .
Si le terrain « réel » a toujours été un support d’exercice de composition dans les Écoles d’Architecture, l’innovation de nos ateliers a été de le considérer non seulement comme un support « physique » de conception, mais bien comme un « territoire » d’écoute, d’investigation, d’apprentissage, de rencontre, d’échange avec les acteurs et habitants, de débat… et de projet.
Cet élargissement de notre interprétation du « terrain » a nécessité quelques ajustements en terme aussi bien de pédagogie de l’atelier que de temps passé sur site.
La mise en place de la réforme des études (LMD) dans les Écoles d’Architecture a permis de refonder le cycle Master et de l’organiser de façon à permettre des semaines intensives que nous avons pu institutionnaliser « Hors les Murs ». Ce type « d’innovation » est à la fois très pragmatique dans une école et tout à fait déterminant dans la façon que les étudiants (et les enseignants) envisagent les modalités pédagogiques de l’enseignement.
La connexion nouvelle et rendue très performante dans le contexte de ces ateliers entre « projet » et « séminaire de recherche » a décuplé la valeur pédagogique de l’un et de l’autre moyen de formation. Il favorise pour nos étudiants l’expérimentation du lien entre recherche théorique et scientifique et terrain… la recherche comprise dans ce sens, ayant vocation à transformer le réel.
Le terrain, et ses acteurs deviennent ainsi de la matière pédagogique au sens le plus complet et le plus engagé du terme. Le croisement des regards et des apports enrichit fortement l’atelier et participe ainsi d’une évolution nécessaire et certainement inéluctable de l’exercice de la profession d’architecte : construire en mettant autour de la table – et de la pensée du projet – matières et sujets connexes (agriculture, énergie, ressources, gestion de milieux, économie des territoires…) et modes de vie et actions des habitants modifie assez profondément les méthodes de mise en place des projets d’architecture.
Cela contribue certainement à repositionner l’architecte au cœur des projets d’adaptation et transformation du cadre de vie, ce qu’il n’est pas nécessairement aujourd’hui, en particulier dans les territoires ruraux.
Nous considérons très clairement, à l’issue des 11 ans d’ateliers territoriaux, que ceux-ci n’ont pas vocation à former des architectes de « campagne », mais que les territoires ruraux, par la spécificité de leur organisation et l’interrelation entre les matières et sujets qu’ils impliquent et les proximités avec les acteurs qu’ils supposent, constituent une valeur générique de formation pour nos étudiants architectes.
A VENIR
UNE EUROPE RURALE
Les liens engagés au travers du réseau ER&PS (Espace Rural et Projet Spatial) avec des universités partenaires en Europe (Florence et l’Ecole Territorialiste, Liège et ses ateliers complexes en milieu rural avec les Parcs naturels Belges, Fribourg…) ainsi que les réseaux de Parcs naturels Suisses ou Belges essentiellement devrait être considérés comme un potentiel de développement de nos ateliers à l’international.
A NANCY, une réflexion est en cours pour répondre au départ de plus de 40% de nos étudiants en Master 1 en échange International, avec une ambition d’orienter les projets et séminaires de recherche dans une dynamique internationale. Le parcours Ville et Territoire, en M1, se prépare donc à favoriser une démarche partenariale Européenne, en s’appuyant à la fois sur les réseaux assez organisés d’échanges entre els territoires d’expérimentation que sont les Parcs naturels, les échanges entre Universités et enseignants déjà bien engagés (Italie, Belgique, Suisse) et en se positionnant sur des programmes soutenus par la CE (Interreg Paysage, projets universitaires Européens…).
LA CHAIRE DE RECHERCHE « NOUVELLES RURALITÉS – MILIEUX VIVANTS »
Dans le cadre de l’appel projet du MCC sur les chaires de recherche partenariales, NANCY a été pilote dans le montage d’un projet associant, outre un certain nombre d’écoles d’architecture partenaires du réseau ER&PS, l’ENSP (Versailles), l’ENSAIA (Agronomie Nancy), Agro-Paris-Tech (Milieux naturels et forêt – Nancy), ainsi que le collectif des « Paysages de l’Après Pétrole » ou la cité des Paysages de Sion (outil du conseil départemental de Meurthe et Moselle). L’objectif ici est d’articuler au mieux les objectifs de formation initiale de nos étudiants architectes et la recherche, y compris en allant chercher des moyens auprès de partenaires privés (La Poste, Nestlé…).
Production
Cursus
L’atelier est positionné en S8 du Master 1. Il s’inscrit dans un parcours complet « Architecture, Ville et Territoire » structuré à la fois en Licence et en Master. Une partie des étudiants ayant suivi l’atelier Hors les Murs choisissent de poursuivre le travail sur ces territoires aussi bien dans leur engagement de PFE que de MFE. Le LHAC (Laboratoire d’Histoire de l’Architecture Contemporaine) de l’école développe dans son axe de recherche n°4, les travaux liés à ces territoires (colloque scientifique « Urbanités et Biodiversité en 2012, séminaire de recherche pour les 10 ans des ateliers en 2015… ) et publie les travaux et actes des rencontres des colloques.
Site Web
Il n’y a pas encore de site internet dédié à ces ateliers.
Publications
SITE INTERNET
Il n’y a pas encore de site internet dédié à ces ateliers. Un travail important de synthèse des travaux menés dans ces thématiques et territoires a été conduit pour le séminaire de recherche de 2015 (10 ans d’ateliers) y compris dans les autres écoles d’architecture, aboutissant à une exposition présentée à cette occasion. Cette matière ainsi que la publication réalisée pour le bilan des 10 ans d’ateliers sont en cours de transformation en une exposition et un dossier complet qui sera intégré au site internet de l’École.
PUBLICATIONS
Toutes les publications sont téléchargeables sur le site de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy
http://www.nancy.archi.fr/fr/master-bac-5.html
Contacts
marc.verdier@nancy.archi.fr